À quelques cinq-cents mètres au sud de la partie principale du site de Kôm Abou Billou se trouve une petite zone, qui porte aujourd’hui le nom arabe de « Abou Billou el-agûz » (Abou billou l’ancienne). Elle est aujourd’hui séparée du site par une large plantation de mandariniers mais faisait partie intégrante de celui-ci jusque dans les années 1990, avant le développement intensif des cultures maraîchères environnant le site.
Localisation de la zone nommée Abou Billou el-agûz (image GoogleEarth)
La zone se présente aujourd’hui sous la forme d’une aire dépourvue de constructions en surface mais parsemée de fragments de briques cuites et de tessons de céramique, de faïence et de verre. Le fort couvert sableux rend difficile l’observation des structures antiques, qui sont par ailleurs en danger de destruction complète suite au développement des cultures.
Prospection préliminaire d’Abou Billou el-agûz (2014)
D’après nos premières observations, la céramique de surface remonte essentiellement à l’époque fatimide (969-1171 apr. J.-Chr.), qui est une dynastie égyptienne installée dans le Caire médiéval et qui succède aux Abbasides. En effet, ce sont surtout des céramiques glaçurées de teintes vives, des amphores tardives (de type LRA 5/6 notamment), et de petites bouteilles dont la production a été identifiée à Fustat à la fin du IXe siècle. Notre hypothèse de travail est donc de voir dans cette zone d’Abou Billou el-agûz l’ancien emplacement des quartiers d’habitation d’époque fatimide. Cette hypothèse devra naturellement être testée par la poursuite de nos travaux, prospections et fouilles de la zone.
Céramiques glaçurées d’Abou Billou el-agûz